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Visite de La Rochelle Protestante
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Un beau ciel bleu et un soleil éblouissant nous accueillent à notre arrivée à La Rochelle, en cette fin de matinée du 6 octobre 2016. Pourtant un petit vent frisquet incite à trouver refuge dans un bâtiment public, le cloître de l’ancien couvent des Dames Blanches. Nous y pique-niquons, dos au soleil, dans une ambiance très amicale, nous c’est à dire une douzaine de paroissiens du Temple Réformé de la Roche sur Yon et du Sud Vendée. Nous sommes venus visiter le temple et le musée Protestants, avant de faire un circuit dans la ville, à la recherche des lieux qui témoignent du passé protestant de La Rochelle.
Notre guide, Madame Nicole Dubois, une petite dame très vive, cheveux gris et une grande érudition, nous attend devant le temple, ancienne chapelle des Récollets à la façade baroque. L’intérieur est très grand, entièrement lambrissé de chêne, austère à souhait, avec, au fond, comme il se doit, la chaire, la table de communion et la Bible, posée sur celle-ci. De là, entrée directe dans le musée.
Dans la première salle, de nombreux documents, authentiques, parlent des débuts de la Réforme, en Europe, en France, et en Poitou. Dans une vitrine, entre autres, deux très anciens livres des psaumes de David, le manuscrit de la « Confession de Foi de La Rochelle » en 1571, et, dans un cadre, en noir et blanc (la gravure est ancienne) les portraits des premiers réformateurs : Luther et Calvin, bien sûr, mais aussi Théodore de Bèze, Zwingli et le prédécesseur Jean Hus, dont on connaît la fin tragique. C’est le moment d’évoquer le passé glorieux et souvent héroïque de la ville, avec le siège de La Rochelle par Richelieu, en 1627-1628 mais aussi et d’abord, l’arrivée des « idées nouvelles », par l’intermédiaire des marins, venus des ports de la Hanse, donc d’Europe du Nord, déjà en dissidence avec Rome. Près de deux siècles d’Histoire défilent avec les guerres de religion, le massacre de Wassy et celui de la St Barthélémy à Paris, le 24 Août 1572, l’édit de Nantes en 1598 et sa révocation par Louis XIV, en 1685.
Notre guide est passionnée, souvent l’histoire locale s’appuie sur des gravures d’époque et autres témoignages, objets ou tableaux, redonnant vie à Catherine de Parthenay (bien connue en Vendée), Jeanne d’Albret, la mère du futur Henri IV et surtout Jean Guitton, le maire de La Rochelle pendant le siège.
Dans la deuxième salle, c’est l’Après Révocation. L’histoire locale a rejoint la grande Histoire : du Poitou aux Cévennes, dragonnades, assemblées du désert, baptêmes et mariages clandestins, condamnations à mort des pasteurs et prédicants, roués ou pendus, galères et prison pour les participants aux assemblées du désert, toute l’horreur des persécutions jusqu’à l’apaisement progressif et l’Edit de tolérance promulgué par Louis XVI en 1787. Les « religionnaires » ont désormais un état civil et une existence légale. On remarque, dans cette salle, entre autres, une chaire démontable pour les assemblées et, dans une vitrine, quantité de « méreaux » semblables à des pièces de monnaie portant le nom et l’emblême des paroisses protestantes de la région. Censés être des moyens de reconnaissance, ils n’ont pas toujours empêché les délations.
La troisième salle présente une collection de Bibles de toutes époques et de tous pays ainsi qu’une exposition sur la présence de l’Armée du salut en Guyane, au temps de la transportation.
Voici le moment de découvrir la ville, les traces du passé protestant, en particulier des beaux édifices du XVIème siècle, comme l’hôtel de ville ou la luxueuse demeure d’Hugues de Pontard construite vers 1555. Le circuit est très intéressant, mais la fatigue et la marche rapide m’empêchent de tout assimiler et donc d’en rendre compte.
Madame Dubois va nous ramener au Temple et nous quitter.
Fin d’une belle journée qui a rappelé à chacun ses racines et a resserré les liens de notre communauté.
Marie Claire