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Les peintres de la Réforme
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Le samedi 30 septembre à 20h30 au temple de La Roche sur Yon (28 rue Chanzy), le pasteur Jacques Hostetter donnera une conférence sur « Les peintres de la Réforme, de Cranach à Rembrandt »
Luther se méfia d’abord des images car il voyait en elles les idoles dénoncées par la Bible. : « Tu ne te feras pas d’images/d’idole ». Un incident historique l’oblige toutefois à prendre la défense des images. Réfugié dans le château de la Wartburg, il apprend que des troubles iconoclastes ont lieu à Wittenberg.
Ces événements risquent de mettre en péril l’avancée de la Réforme en lui faisant perdre le soutien du Prince-Electeur Frédéric le Sage. Il quitte alors sa retraite forcée et prononce en 1522 une série de prédications sur les images. Il prend clairement position pour leur maintien à condition que l’on cesse de les adorer. L’important est d’en faire un bon usage. Luther est pragmatique et pastoral dans son raisonnement : on peut faire un bon ou un mauvais usage du vin ou des femmes, dit-il, ce n’est pas une raison suffisante pour les rejeter ou les condamner. Il en va de même pour les images.
A partir de 1525, Luther se préoccupe davantage de pédagogie, de la transmission de la nouvelle foi fondée sur une relation directe à la Bible. Il découvre alors les vertus positives de l’image, son pouvoir de persuasion qui frappe l’imagination et aide la mémoire. Les gens simples et les enfants, dit Luther, sont plus aptes à retenir les histoires simples quand elles sont enseignées par des images et des paraboles, que quand elles sont enseignées par des discours et des instructions. Alors que trois ans plus tôt Luther disait des images qu’elles n’étaient ni bonnes ni mauvaises et il ajoute : Les images sont une prédication pour les yeux.
Il faut également évoquer l’amitié, puis la collaboration entre Luther et l’un des plus grands peintres allemands de l’époque, Lucas Cranach. Ces deux hommes d’exception étaient liés par des parrainages croisés et habitaient la même rue à Wittenberg. Cranach est devenu un fervent disciple de Luther, et le réformateur, au contact de son ami, s’est ouvert au langage de l’art, et particulièrement à celui de la gravure.
Mais les images que Luther prône sont toujours soumises à l’Écriture et avant tout didactiques et pédagogiques.
Elles ne sont là que pour renforcer le pouvoir de persuasion de la Parole, c’est-à-dire du texte des Écritures. Du reste, les images de l’art luthérien sont souvent accompagnées de versets bibliques peints : il s’agit autant d’images d’écritures que d’écritures d’images.
On demande une participation aux frais d’organisation de la conférence : €5 par personne