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En attendant Pâques – suite et fin
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Du 12 au 18 mars, notre pasteur a présenté la méditation de l’émission Évangile et Vie sur RCF Vendée (Radio Chrétienne Francophone, un réseau de 63 radios locales).
Le samedi 18 mars, l’Évangile du jour dans le lectionnaire catholique était dans Luc 15:11-32.
Vous trouverez ci-dessous le commentaire du Pasteur Hostetter.
(Attention : Ces réflexions gardent les caractéristiques de la communication orale.)
Cette parabole, que je préfèrerais nommer parabole du père prodigue plutôt que du fils prodigue est à juste titre connue et appréciée. Nous y découvrons l’image d’un père qui accueille à bras ouverts son fils dévoyé qui s’était éloigné de Lui, un père qui accorde son pardon sans aucune contrepartie…
Seule ombre au tableau : le fils aîné, incapable – dans un premier temps en tous cas – car l’histoire reste ouverte – incapable, disais-je, de se réjouir du retour de son frère cadet. Pourquoi son père n’a-t-il jamais eu offert un chevreau pour faire la fête avec lui, lui qui lui est resté sans cesse fidèle ?
En fait, ce fils aîné n’est pas si bon que ça. Certes, il est resté attaché à la maison de son père, certes il l’a servi mais il lui manque l’essentiel : l’amour. Il ne faisait rien de mal, mais quel bien a-t-il fait ? Pourquoi n’est-il pas allé chercher son frère cadet, pourquoi ne s’est-il pas soucié de lui quand il était loin et en danger et surtout, je le répète, pourquoi ne s’est-il pas réjoui quand son frère est revenu au lieu d’en être jaloux ?
Cela étant dit, il est marquant de constater que son père ne le condamne pas, et qu’il ne le rejette pas, au contraire, tout comme au retour du cadet, c’est le père qui va vers son fils et qui lui parle, lui rappelant une promesse essentielle : « tout ce qui est à moi est à toi ».
Chers Amis, chères amies, on peut vivre dans le devoir, dans la loi, dans l’observance des règles, fidèles à notre religion et à notre Dieu, et c’est louable, mais s’il nous manque l’amour, s’il nous manque la gratuité du pardon, si nous sommes enclins à juger les autres ou à les oublier lorsqu’ils traversent une mauvaise passe, il nous manque l’essentiel : l’amour. Cet amour qui, selon l’apôtre Paul, à la suite de l’enseignement de Christ, surpasse tout.
Ce qui fait défaut à l’aîné, c’est la joie et la fête. Il a tout pour être heureux, sauf les chants et les danses. Et ça, nous le savons, cela ne se trouve pas dans l’observance de la loi, mais dans la réception de la grâce, dans l’accueil du pardon, dans l’amour, dans le retour vers le père avec le seul sentiment de son humilité et en sachant ne rien mériter.
Ce qui n’est pas non plus la réalité du fils cadet qui ne revient que parce qu’il a faim et non par amour pour le Père. Il ne demande pas pardon et n’exprime aucun regret… Non décidemment, cette parabole – comme les autres – n’agit pas comme une histoire au bout de laquelle il serait aisé de catégoriser les personnes en bonnes ou mauvaises.
Vous le savez comme moi, les choses ne sont jamais aussi simplistes.
Finalement, le seul qui donne gratuitement dans ce court récit, c’est le père. C’est lui qui donne l’héritage, qui donne le veau gras, les sandales, l’anneau, la fête et tous ses biens même, pour ses enfants. Celui qui est véritablement « prodigue » dans cette histoire, c’est bien le père.
Pourquoi ? Parce qu’il ne voit pas la religion comme une masse d’exigences et de comportements qui conduisent à des jugements, mais comme une relation d’amour, un amour inconditionnel comme celui d’un père ou d’une mère pour ses enfants.