Foi et raison : dialogue impossible?

Si on considère que la philosophie se rapporte à l’ensemble de vérités que la raison seule est capable de démontrer, sans l’apport d’aucune révélation, il faut bien admettre une distinction entre son domaine et le domaine religieux.

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Fête de la Raison, 1793

Certes, toute religion comporte des présupposés philosophiques; une foi qui contredirait les principes fondamentaux de la raison serait une folie. Cependant, « le cœur a des raisons que la raison ne connaît pas », et le fait de croire à des vérités qui peuvent être connues par la raison n’est plus la foi mais la connaissance.

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statue allégorique de la Foi à Venise

Le dialogue entre foi et raison serait-il donc forcément un dialogue de sourds? Au moins un philosophe, Hans Albert, l’a prétendu. Adepte d’un rationalisme renouvelé, il s’est plu à traquer les fausses certitudes dans toutes les disciplines de la culture, et en particulier dans la théologie. Selon lui, un discours informatif bien formé doit se borner à avancer de simples hypothèses et rester ouvert à un examen critique et à un possible démenti de l’expérience. Plusieurs théologiens, dont notamment Gerhard Ebeling, ont entrepris de répondre aux critiques de ce philosophe sans vraiment faire droit à ce qu’elles avaient de plus pertinent et de plus fructueux.

Dans son ouvrage Foi et Raison,  le théologien protestant francophone Pierre Paroz, décédé en 2015, tente de dépasser la controverse en défendant des propos originaux qui accordent un large crédit à la position philosophique du criticisme. Pour J. Hostetter et J.-M. Chappuis, cet ouvrage fournit une perspective de dialogue positif entre foi et raison qui mérite que l’on s’y attarde. En cliquant sur ce lien, vous pourrez télécharger leur article.

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