Marc 1:7-11 : Le printemps de l’Esprit
« Celui qui est plus fort que moi vient après moi, et je ne suis pas digne, en me courbant, de délier la lanière de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés d’eau, mais lui vous baptisera d’Esprit Saint. »
C’est Jean le Baptiste qui parle du Christ bien sûr, de l’Esprit qui anime le Christ comme nous pouvons voir à travers son baptême :
« À l’instant où il remontait de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre sur lui. » (Marc 1:10)
En entendant ces propos, on pourrait se demander : il est comment cet Esprit qui descend du ciel comme une colombe ? Pour moi, c’est l’Ecriture qui répond à cette question. Ainsi nous lisons l’Apôtre Paul dans sa lettre aux Galates :
« …voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi… » (Galates 5:22)
Il va de soi que si les fruits de l’Esprit sont de cette nature, l’Esprit devrait l’être aussi un peu comme il est écrit dans un passage de l’Evangile :
« …c’est au fruit qu’on reconnaît l’arbre.» (Matthieu 12:33)
On peut supposer que cet arbre qui est le Saint Esprit, cet arbre qui nous pousse à porter des fruits, c’est de même nature. Ainsi, comme on ne cueille pas de pommes sur un poirier ou bien des figues sur un dattier il en est ainsi en ce qui concerne cet esprit qui devrait nous animer et dont nous portons les fruits. Pour nous en convaincre, regardons les fruits sur les arbres de nos jardins ce printemps ! Ainsi, en tant que chrétiens, nous devons être animé de cet Esprit comme le Christ était animé de cet Esprit.
Bien sûr, en temps de crise, comme celle qui traverse l’Europe en ces années, il est difficile de porter ces fruits. D’autres sentiments dominent comme celui de la frustration ; la frustration justifiée ou non devant un « déclin » de la France: déclin économique, religieux, moral… sentiment que « la France » n’est plus ce qu’elle était… sentiment de frustration donc… lit de l’extrémisme, de tous les extrémismes… qui se trouve partout et dans tous les milieux.
Toutefois, comme dit le Christ :
« Il ne doit pas en être ainsi parmi vous » (Matthieu 20:26)
et comme dit l’Apôtre il faut marcher
« d’une manière digne de Dieu » (1 Thessaloniciens 2:12)
ce qui veut dire à mon sens, porter les fruits de l’Esprit. Bien entendu, dans une période de crise, nous pouvons avoir l’impression que de tels comportements sont inadaptés, ne correspondent pas au monde dans lequel on vit, monde qui est dur et qui peut sembler appeler à la dureté à son tour. Néanmoins, ce n’est pas ce que dit l’Evangile, cœur de la foi chrétienne… ce n’est pas cela être baptisé d’eau et d’esprit. Pour vous en convaincre je vous invite à lire cette prière d’un certain François d’Assise. Il est adapté avec le « nous » afin de nous aider à nous sentir plus impliqués collectivement en tant que chrétiens : à porter les fruits de l’Esprit:
« Seigneur fais de nous des instruments de la paix,
Là où il y a la haine, que nous mettions l’Amour,
Là où il y a l’offense que nous mettions le pardon.
Là où il y a la discorde que nous mettions l’union… »
En arrivant à la fin de cette réflexion concernant ce passage de l’Evangile selon Marc, on pourrait être tenté de se demander : mais cet Esprit, est-ce un esprit de faiblesse, de sacrifice poussé à l’extrême ? Ce n’est pas ce que dit le texte.
« Celui qui est plus fort que moi vient après moi… » (Marc 1:7)
peut-on lire en ce qui concerne l’Esprit du Christ, du Saint Esprit qui, comme l’eau dont parle ce texte est plus fort que d’autres éléments, est plus fort que d’autres esprits. Alors soyons animer de cet Esprit en ces temps de crise. Poussons les fruits de l’Esprit tout au long de ce printemps. Que ce printemps soit un printemps de l’Esprit pour tous et pour toutes.